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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 4
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Si vous avez des questions sur les esprits ou l’au-delà, je répondrai
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« Je voudrais que vous déplaciez ‘quelque chose qui ressemble à une tombe' »… Une étrange et mystérieuse requête rencontrée par un moine [Mise à jour incluse]
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Le monde post-mortem m’obsède trop, la réincarnation doit exister, non ?
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Comment déclencher une paralysie du sommeil
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Les Amis Imaginaires sont vraiment incroyables…
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【Réincarnation】 Le monde après la mort ou la vie future existent-ils vraiment ?
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【Néant】 Fil de discussion pour une réflexion sérieuse sur l’au-delà
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Le fils (3 ans) m’a parlé de sa vie antérieure
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Je suis monté dans un train et j’ai atterri dans un endroit bizarre
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Laissez-moi vous raconter l’histoire où toute ma classe de lycée a combattu un esprit maléfique
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Je crois que je viens d’un autre monde
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J’ai fait un rêve prémonitoire. Je vais écrire ce qui va arriver
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ?
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« Tu te souviens de la vie après la mort ? Des questions ? »
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Vous croyez à la réincarnation et aux vies antérieures ?
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Le kanashibari n’a rien à voir avec les esprits, c’était en fait la « paralysie du sommeil » ! Quoi ?! Σ(゚Д゚)
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Je pense créer un Tulpa (esprit artificiel), mais…
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Une expérience qui m’a forcé à croire en la réincarnation
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Apprenez-moi comment faire une sortie hors du corps
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 2
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La vie se termine en 8 cycles, paraît-il
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Ceux qui ont des souvenirs de vies antérieures, venez en parler un peu
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L’histoire d’une expérience étrange où j’ai entrevu quelque chose comme le fonctionnement du passé, du présent, du futur et de l’univers.

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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 7
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 6
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 5
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 4
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 3
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 2
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ?
[2] Kitarō, c’est un rival ? Ou un allié ?
- [3] Merci d’avoir créé ce fil !
[5] >>2 Jamais rencontré Kitarō, mais s’il existe vraiment, ce serait un concurrent direct. Lui, il bosse gratos.
- [6] Ça te mettrait au chômage technique, alors (lol)
[7] Suite du fil précédent. Juste au moment où j’allais entrer dans ma piaule (※ chambre ?), une sonnerie stridente a retenti dans toute la maison. Apparemment, quelqu’un était arrivé. Je me suis dit que Wan-kun s’en occuperait et j’ai décidé de l’ignorer. Mais peu après, ça a commencé à s’agiter à l’étage inférieur (j’occupais une chambre au deuxième). J’ai entendu comme des cris d’enfant qui pleurait. Ma curiosité a été piquée, alors j’ai troqué mon pyjama contre mes fringues habituelles et je suis descendu voir ce qui se passait. Et là, dans le salon où on m’avait reçu le matin, il y avait 3 ou 4 types qui avaient l’air du coin, et une femme qui tenait un enfant en pleurs dans ses bras. Un des hommes parlait avec Wan-kun. Après leur discussion, Wan-kun est sorti de la pièce. Je lui ai demandé ce qui se passait, mais il avait l’air pressé et m’a ignoré. Intrigué, je suis resté à observer, et Wan-kun est revenu dans la pièce avec un stéthoscope.
- [8] On lui aurait fourré un insecte dedans ?
- [9] J’attends la suite avec impatience.
- [12] La suite ?
- [13] >>12 Patiente un peu. C’est comme ça que ça marche ici.
- [16] Au fait, les insectes dont tu parles, c’est genre des scolopendres ou des trucs bien dégueu ? Ou alors ils n’ont pas de forme ?
- [17] Apparemment, ils utilisent des insectes vivants, des chiens, des chats, etc., divers animaux… Je pense que c’est ce dont parle le Ōharae no Kotoba : « le péché de nuire avec des charmes utilisant des animaux ». Cette technique appelée Kodoku (poison d’insectes) serait extrêmement efficace, mais le contrecoup serait tout aussi terrible.
- Le Ōharae no Kotoba est l’une des prières (norito) importantes du shintoïsme. Elle est récitée pour purifier les péchés et les souillures.
- [18] Beurk ^^;
- [20] Le décalage avec mon quotidien est tellement énorme que ça me semble irréel, mais ce genre de monde existe vraiment, hein…
- [29] J’attendais ça !!
[40] Suite. Wan-kun, avec son stéthoscope, a commencé à examiner l’enfant. Puis, il a pris un air grave et a commencé à discuter avec les adultes. Je les observais vaguement quand mon regard a croisé celui de Wan-kun. Il s’est approché de moi, toujours avec cet air sérieux. Je lui ai demandé ce qui se passait. Apparemment, dans la ville où vivent le vieux Lee et Wan-kun, il n’y a pas de médecin officiel. Ce sont eux qui font office de médecins de fortune. Et aujourd’hui, l’enfant des gens qui étaient venus se plaignait de maux de ventre depuis le matin. Au début, ils n’y avaient pas prêté attention, mais le soir, la douleur est devenue insupportable, l’enfant s’est mis à hurler, et ils n’ont eu d’autre choix que de venir voir le vieux Lee. C’est là que j’ai un peu compris pourquoi Wan-kun et les autres étaient si respectés par les locaux. C’étaient les seules personnes capables de soigner dans les environs. Et donc, même si Wan-kun n’était encore qu’un apprenti, il avait quand même quelques connaissances. L’enfant semblait souffrir d’une appendicite aiguë.
- [41] Ça y est !
- [42] On t’attendait !
[44] Apparemment, la situation était assez critique, il fallait opérer immédiatement, sinon ça pouvait mal tourner. Le vieux Lee et Wan-kun avaient quelques notions de chirurgie, et il leur arrivait très occasionnellement de faire de petites opérations, ils avaient même déjà retiré des appendices. Mais d’habitude, c’était le vieux Lee qui menait l’opération, et Wan-kun qui l’assistait. Bien sûr, aucun des deux n’avait de diplôme de médecine. Sauf qu’aujourd’hui, le vieux Lee n’était pas là, et l’hôpital le plus proche était à 30 minutes de marche, puis 3 heures de voiture. L’appendicite chez les enfants progresse vite et risque de perforer. C’était clairement une question de vie ou de mort. Wan-kun voulait donc tenter l’opération maintenant, mais il avait besoin d’aide. J’étais là, genre « Hein !? ». Je me suis dit qu’il devait bien y avoir quelqu’un d’autre pour l’aider, j’avais l’impression d’être Shinji à qui on demande de piloter l’Eva pour la première fois. Sur le moment, je me suis demandé « Pourquoi moi ? », mais il a insisté pour que je l’aide. Finalement, supplié par Wan-kun et les locaux, j’ai accepté en mode « Je décline toute responsabilité si ça tourne mal », et on m’a conduit dans une sorte de salle d’opération. Elle se trouvait au bout du couloir du troisième étage de l’immeuble. Ça avait l’air propre, c’est vrai, mais l’hygiène restait préoccupante. Et puis, le matériel était hyper rudimentaire, je me suis dit « Merde, ça va vraiment le faire avec ça ?! ». On m’a fait enfiler une sorte de blouse blanche, et Wan-kun a commencé l’opération en utilisant des instruments chirurgicaux qui semblaient neufs, encore dans leur emballage. Bizarrement, alors qu’il m’avait demandé de l’aide, il ne m’a donné aucune instruction, rien à faire.
[45] Je suis resté planté là, à regarder l’opération. Wan-kun avait un sacré coup de main. On aurait dit Black Jack, c’était classe. Sans trop comprendre comment, l’opération s’est terminée au bout d’une heure et demie, deux heures ? L’enfant dormait paisiblement. Wan-kun avait l’air complètement épuisé. Puis, il m’a dit « Viens avec moi ». Il m’a demandé de tenir le bout de chair qu’il avait retiré – l’appendice, je suppose – et il a tiré sur une sorte de relief au sol de la salle d’opération. Un escalier étroit est apparu. Il m’a demandé : « Désolé, tu es le seul à qui je peux demander ça maintenant. Tu connais les Sanshichū ? »
- [46] C’est pas le truc des trois sortes de divinités qui vivent dans le corps humain… ? Celles qui font des conneries, c’était pas les trois machins insectes ?
- [47] Celles qui sont en haut, au milieu et en bas, et qui rapportent nos mauvaises actions à l’Empereur Céleste pendant notre sommeil ?
- [48] >>47 J’ai cherché, ça s’appelle San Shi (三尸) ou San Chū (三虫). Comme tu dis, il y en a en haut, au milieu et en bas. Apparemment, ce sont des vers du taoïsme.
[66] Désolé. Demain soir, j’aurai un peu plus de temps, je ferai de mon mieux.
- [67] C’est excitant, mais prends ton temps, ne te surmène pas. On attendra patiemment.
- [68] On attend.
- [70] Bump.
- [72] Où et quels types de yōkai apparaissent le plus souvent ?
- [76] Toujours rien ?
- [77] Bump.
[78] Suite. Les Sanshichū, je connaissais assez bien. D’après mon maître, c’est le genre de truc auquel il vaut mieux ne pas avoir affaire. Quelqu’un a déjà fait des recherches plus haut, et c’est à peu près ça. Autrefois, les gens ne savaient pas pourquoi on vieillissait, alors ils pensaient que des vers dévoraient la vie humaine. Les Sanshichū vivent dans le corps humain et se nourrissent de l’énergie vitale, de la force mentale, ce genre de truc. Le plus chiant, c’est qu’ils adorent ça, plus ils en absorbent, plus ils sont contents. Ils se fichent complètement de leur hôte et continuent d’absorber jusqu’à le tuer. Ensuite, comme si de rien n’était, ils vont parasiter un nouveau-né ou autre. Quand un humain cherche à suivre la Voie (le Dō), la première chose à faire est de tuer ces vers. C’est pourquoi les anciens taoïstes prenaient des élixirs faits de métaux lourds comme le mercure. Genre « Si je tue les Sanshichū et que j’atteins l’illumination avant de mourir ! »… mais c’est pas si simple. Apparemment, même les dieux peuvent se faire tuer par les Sanshichū. Autrement dit, c’est vraiment dangereux. C’est peut-être un mauvais exemple, mais dans Princesse Mononoké, le dieu sanglier au début, il y avait plein de trucs noirs et grouillants qui sortaient de lui, on peut imaginer les Sanshichū un peu comme ça.
- [79] Ça commence !
[80] Bref, voilà pour les Sanshichū. Je lui ai demandé ce que ça venait faire là, et Wan-kun, tout en descendant les escaliers avec moi, m’a demandé : « Et les Danryūkō, tu connais ? ». Les Danryūkō, c’est aussi une histoire assez connue. Ça vient aussi de la Chine ancienne. Zhu Yuanzhang, le fondateur de la dynastie Ming, craignait que sa dynastie soit renversée par une autre. Il a ordonné à ses subordonnés de détruire les Lignes de Dragon (Ryūmyaku) dans toute la Chine. Les Lignes de Dragon, c’est en gros des endroits super importants en Feng Shui. On croyait autrefois qu’on ne pouvait pas devenir empereur sans emprunter le pouvoir d’une Ligne de Dragon. Bon, même en l’empruntant, les mouvements de la croûte terrestre pouvaient changer le cours des Lignes et entraîner un changement de dynastie, apparemment. Et l’outil utilisé pour détruire toutes ces Lignes, c’était les Danryūkō (Pieux Trancheurs de Dragons). Mais cet acte des Ming aurait affaibli leur propre Ligne de Dragon, et au lieu qu’une autre dynastie Han émerge, ce sont les Mandchous, un peuple étranger, qui ont pris le pouvoir avec la dynastie Qing, un truc du genre. Une histoire plus récente liée à ça concerne le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Le petit Japon a occupé l’Asie du Sud-Est, mais comme les pays occupés étaient bien plus peuplés et vastes, ils auraient détruit toutes les Lignes de Dragon qu’ils trouvaient. Bon, je sais pas si ça a servi à quelque chose au final, vu qu’ils se sont fait attaquer depuis le Nouveau Monde et non l’Asie du Sud-Est.
[81] Pendant qu’on parlait de ça en descendant les escaliers, j’ai soudain senti qu’on me tirait par l’épaule, vers l’arrière. L’escalier était assez sombre, mais j’étais sûr qu’il n’y avait personne derrière moi. Pourtant, je sentais de nombreuses respirations derrière moi, ce genre de présence. Et puis, il y avait une étrange odeur de brûlé. Comme je m’étais arrêté un peu, Wan-kun a dû trouver ça bizarre et m’a dit « Dépêche-toi ». Je lui ai répondu : « Désolé, mais je ne peux pas descendre plus loin. »
- [82] Ça y est !
[83] Comme je l’ai raconté plus tôt, les belettes que mon grand-père a brûlées vives ne sont pas complètement satisfaites de leur vengeance. Elles continuent de me tourmenter pour s’amuser. Et d’une certaine manière, je voulais qu’elles me tourmentent. Non pas que je sois maso, mais je crois que je me sens coupable de la mort de ma famille, genre si j’avais retenu ma sœur ce jour-là… J’avais peut-être besoin d’une punition. Bref, apparemment, pour elles, je suis encore une bonne source d’amusement, et parfois, elles peuvent même être utiles. Elles ne veulent pas que je meure ou que je frôle la mort, ça gâcherait leur plaisir. Donc, quand je m’apprête à aller dans un endroit vraiment dangereux, elles m’arrêtent comme ça. Pour moi qui n’ai aucune sensibilité spirituelle, c’est une aide, mais leur existence est une nuisance. Vu mon boulot, aller dans des endroits dangereux est inévitable. J’ai appris que ça ne servait qu’à me foutre la trouille pour rien, et qu’au final, il fallait y aller quand même. Mais cette fois, c’était différent, je n’avais aucune raison d’y aller, donc si c’était dangereux, le mieux était de ne pas s’approcher. J’ai donc décidé de refuser d’aider Wan-kun.
[84] Wan-kun s’est alors énervé : « Il y a un Danryūkō planté en bas. Je ne peux pas le faire seul, aide-moi ». J’étais là, genre « Eeeh !? », mais en entendant ça, j’ai compris. La combinaison Danryūkō et Sanshichū, c’est un classique. En gros, on ne m’avait pas appelé pour aider à l’opération, mais pour assister à un rituel appelé « Shukushi » (Célébration de la Mort).

- [85] >>78 C’est un sanglier, pas un cochon…
- [86] >>78 C’est un sanglier, pas un cochon…
[87] >>72 Ça dépend des endroits, mais je pense qu’ils apparaissent plus facilement là où il y a peu de monde.
- [88] Je suis là.
[89] >>86 Un sanglier qui ne vole pas n’est qu’un cochon ! (Colère défensive)
- [92] Intéressant.
- [105] Oh ! J’attends la suite avec impatience.
- [172] Apparemment, sur un autre fil, il y avait quelqu’un qu’on appelait le « Sanctuaire Ambulant ». Partout où il allait, ça se purifiait, au point que les médiums lui disaient « Toi, ne viens pas ici (lol) ». Apparemment, il purifiait même les formules magiques et les réarrangeait en de nouvelles formules bénéfiques. Bien sûr, il purifiait les malédictions pour les transformer en bénédictions. S’il allait dans une ruine hantée, c’était exorcisme forcé, un truc du genre.
- [173] Wow, c’est impressionnant. C’était sur quel fil, au fait ?
- [174] >>172 Incroyable !
[175] Le simple fait de purifier sans discernement, ça veut dire accumuler du karma (Gō) sans poser de questions, donc je pense que c’est assez dangereux.
- [176] >>175 Re-bonjour !
- [177] On t’attendait !
[178] Suite. Le « Shukushi » est une pratique née en Chine sous la dynastie Qing, créée par les chamans (Saman). Les Qing étaient une dynastie fondée par une minorité ethnique de Chine, les Mandchous, et les Saman étaient un peu leurs oracles. Et ce « Shukushi », c’est un rituel extrêmement effrayant. Ça consiste à implanter des Sanshichū dans une Ligne de Dragon sectionnée. Je ne connais pas les détails, la logique derrière, mais en gros, ils se multiplient à une vitesse folle en utilisant la « carcasse ? » de la Ligne de Dragon. Ça permet de produire artificiellement des Sanshichū.
[179] Ils utilisaient ça pour diverses choses avec les Sanshichū, mais ce rituel avait un inconvénient majeur. Les Saman de l’époque ne pensaient pas trop à l’avenir, apparemment, mais les Sanshichū implantés dévoraient la Ligne de Dragon tout en se multipliant, pour finalement déborder. Au 18ème et début du 19ème siècle en Chine, il y a eu beaucoup de morts à cause des guerres, et certains disent que c’est parce que les Sanshichū, devenus trop nombreux à cause du « Shukushi », ont fini par faire sauter les Danryūkō qui servaient de « bouches d’égout » et se sont déversés.
- [184] >>175 Accumuler du karma ? J’aimerais en savoir plus sur le fait d’accumuler du karma. J’ai entendu dire que c’était parce qu’une sorte de dieu était avec cette personne. En gros, la personne serait comme un sanctuaire (yashiro) avec un dieu à l’intérieur ?
- [185] >>184 J’ai aussi entendu parler de ce genre de personne. D’après ce que j’ai entendu, il n’y aurait pas à s’inquiéter d’accumuler du karma ou autre. Il y aurait même des gens avec qui un dragon travaille (pas comme un shikigami ou un familier qu’on contrôle), ce serait peut-être quelque chose de similaire.
- Un Shikigami est une entité spirituelle censée être utilisée par les Onmyōji (praticiens du Yin et du Yang). Ils obéissent aux ordres de leur maître pour accomplir diverses tâches.
[186] Je pense que c’est une différence de perception de ce qu’est le karma (Gō), c’est très complexe et j’ai du mal à l’expliquer, mais bon, il y a le principe de cause à effet (Inga), non ? Une cause produit un effet. Ce concept est très important. Par exemple, disons que quelqu’un te fait un cadeau. Cette personne le fait probablement par gentillesse, ou peut-être en attendant quelque chose en retour, ce genre de sentiment. Et celui qui le reçoit, peu importe ce qu’il en pense, un lien se crée entre les deux. C’est ce lien qu’on appelle quelque chose comme la causalité (Inga). Dans l’ancien entraînement des ermites (Sennin), il valait mieux avoir le moins de ces liens possible. Pour en revenir aux purificateurs, je ne sais pas s’ils existent vraiment, mais si c’était le cas, imagine qu’il y ait un yōkai au bord du chemin. Ce yōkai ne fait rien de mal, il observe juste les humains en se disant « Les humains sont intéressants ». Le purificateur passe par là. Le yōkai est purifié et disparaît sans laisser de trace. Mais ce yōkai a aussi des amis, une famille. Le purificateur, sans aucune mauvaise intention, finit par créer une mauvaise relation avec ces proches du yōkai. Une mauvaise cause ne peut pas engendrer un bon résultat. C’est cette mauvaise cause que mon maître m’a enseignée comme étant le « karma » (Gō). Purifier sans discernement, c’est comme sortir dans la rue et tuer des gens au hasard, détruire des choses au hasard. Du moins, pour moi, ça semble assez dangereux.
[187] Autre chose, oui. Par exemple, disons qu’il y a quelqu’un qui a des dettes. Et quelqu’un d’autre tue cette personne endettée. La personne endettée ne peut plus rembourser ses dettes, n’est-ce pas ? Alors, qu’advient-il de ces dettes ? Dans le monde de la causalité, c’est celui qui a tué la personne endettée qui doit les rembourser. Si tu tues un yōkai, les liens liés aux méfaits de ce yōkai deviennent ceux de celui qui l’a tué. C’est la responsabilité de celui qui a tué, en quelque sorte. En résumé, je pense que c’est un peu comme : « Tu fais des choses mal, donc ce ne serait pas étonnant qu’une punition te tombe dessus un jour, non ? ». On pourrait se demander si purifier est une mauvaise chose, mais même si quelque chose est impur, s’il existe, c’est qu’il y a une certaine volonté du ciel, un ordre naturel, je n’arrive pas à bien l’exprimer, mais il y a quelque chose comme ça. Donc, le détruire sans relâche n’est pas une bonne chose, je pense.
- [188] Causalité = relation, hein. Rien qu’en vivant normalement, on est déjà empêtré dans la causalité, pour le meilleur et pour le pire. Dès qu’on interagit avec quoi que ce soit, que ce soit des gens ou des choses, c’est inévitable.
- [189] >>186 Les humains ont tous une volonté, des désirs, donc il y a forcément de bonnes et de mauvaises causes. Les ermites cherchaient peut-être à échapper à ce cycle. En t’écoutant, je me dis qu’on ne peut échapper ni au karma ni à la vertu tant qu’on est en vie. Si l’existence de yōkai qui disparaissent par la purification fait partie de l’ordre naturel, alors le concept même de « purification » qui les fait disparaître est aussi dans l’ordre naturel. En l’exerçant, quelqu’un (ou quelque chose, ou quelque part) est purifié et peut vivre, mais cela ne change rien au fait que le yōkai est tué. Je n’arrive pas à bien le dire, mais j’ai l’impression qu’il y a toujours deux faces à une même pièce.
[213] Pour les questions, j’aimerais si possible que vous vous limitiez aux yōkai. Je ne m’y connais pas trop dans les autres domaines. Mais dans n’importe quel domaine, penser « ça fait du mal = alors il suffit de purifier » est absolument faux, je pense. Je ne crois pas qu’il existe quelqu’un capable de faire ça dans la société moderne, du moins, je n’y crois pas. Et même s’il en existait, ce serait quelque chose à ne pas faire. D’ailleurs, pour continuer sur le karma, faire le mal ne signifie pas forcément qu’une rétribution arrivera un jour. Si tu harcèles quelqu’un, la personne harcelée te détestera, non ? Alors, il y a une « possibilité » que cette personne qui te déteste pète soudainement un câble et essaie de te tuer. C’est ce genre de chose que je comprends comme étant le karma (Gō). La probabilité qu’une mauvaise action mène à un bon résultat est faible, mais même en faisant le bien, la probabilité que le résultat provoque quelque chose de mauvais est assez élevée. C’est peut-être pour ça qu’on dit de ne pas créer de liens de causalité à tort et à travers.
- [215] Je veux entendre la suite !
- [216] La suite, s’il te plaît !
- [252] Le thème des yōkai est nouveau. J’ai lu beaucoup de choses sur les esprits. Ça me rappelle la série « Tatarare-ya Masa-san ».
- [254] Ma perception : Fantôme -> esprit d’un humain, Yōkai -> créature étrange née comme telle.
[255] À propos du karma (Gō), je pense que c’est effrayant parce qu’on ne peut pas le purifier. Du moins, je ne connais pas de méthode. Apparemment, ça ne disparaît pas même après la mort, mais on peut le transmettre à d’autres. La plus grande différence entre yōkai, fantômes et autres pensées persistantes, c’est que les yōkai sont vivants, les fantômes sont morts.
[256] On dit que les fantômes n’ont pas de pieds, mais c’est parce qu’ils sont morts, ils n’ont pas de force physique réelle. Alors, comment interagissent-ils avec les gens ? Ils leur montrent des hallucinations, etc. Les yōkai sont physiques, peut-être ? Par exemple, disons que tu entends des bruits de pas dans une pièce. Si tu cherches partout et qu’il n’y a rien, il y a de fortes chances que ce soit une hallucination causée par un fantôme. S’il y a une preuve physique, comme des empreintes de pas, alors c’est un yōkai.
[257] Comment un humain devient un yōkai, je ne sais pas trop, mais il y a un dicton chinois qui dit « Si un homme ne meurt pas, il devient un yōkai » (人不死、即成妖), donc je suppose qu’il suffit de vivre longtemps.
- [258] >>256 Hmm. Alors ce que je vois tout le temps, ce sont peut-être des fantômes. Même quand ils bougent, je n’entends pas de bruits de pas. Mais quand ils courent partout, j’entends du bruit. Tu considères ça comme un yōkai ?
[259] Je vais écrire la suite en avance. >>258 Le son peut être une hallucination, donc on ne peut pas dire. Si c’était un yōkai, il y aurait une sorte de preuve, je pense. Des poils d’animal, des empreintes étranges.
- [260] Une fois, dans un endroit où l’espace était comme brumeux et où il y avait des bruits, j’ai laissé de l’eau, du sel et comme des offrandes. Quand je suis revenu, il y avait une quantité énorme de poussière et quelque chose de long comme des cheveux dedans. C’est ce genre de truc ?
[261] >>260 Dans ce cas, il y a une possibilité que ce soit un yōkai, oui.
- [264] Ça y est ! Je t’attendais.
[265] Suite. Bon, la Chine subissait les conséquences du Shukushi en grande partie par sa propre faute, mais en fait, le Japon en a aussi pas mal souffert. Comme je l’ai dit plus tôt, pendant la Seconde Guerre mondiale, le Japon a sectionné les Lignes de Dragon des pays d’Asie du Sud-Est. Il y a une histoire à ce sujet : dans un certain pays, un expert en Feng Shui a été forcé par l’armée japonaise à leur servir de guide. Il a conduit les soldats japonais jusqu’à une Ligne de Dragon, mais cet homme était apparemment un sorcier très puissant. Il a manigancé diverses choses, a fait sectionner la Ligne de Dragon, puis a tué les soldats. Ensuite, il a utilisé leurs cadavres et des Sanshichū pour faire un Shukushi, en se servant aussi des corps et des effets personnels des soldats pour créer un sort extrêmement puissant qui maudirait le Japon de manière quasi permanente. Ce sort serait à l’origine du Kōtōjutsu, ou du moins sa forme la plus ancienne. Les bases sont très similaires, et je me suis dit que la personne qui avait inventé ça à l’époque était vraiment incroyable. C’est le sujet principal de cette fois : le Kōtōjutsu.
- [266] Ça devient intéressant !
- [268] >>255 Fantômes morts, c’est évident (lol). Les yōkai sont des substances semi-spirituelles, donc à moitié matérielles, c’est pour ça qu’ils sont vivants… un truc comme ça ? Apparemment, il y a ceux qui voient les fantômes et ceux qui ne voient que les yōkai. Moi, c’était les fantômes, ma sœur, les yōkai. Elle racontait des trucs qui semblaient délirants, genre un visage géant qui apparaissait sur la porte en ouvrant et fermant la bouche, ou un petit démon qui lui volait son oreiller. Mais vu à quel point elle est devenue super réaliste aujourd’hui, c’était peut-être vrai.
- [270] >>268 Toi aussi tu vois des fantômes, mais tu traites les histoires de ta sœur avec les yōkai de délires et tu les rejettes ?
- [272] >>270 Moi aussi je doutais que ce soit une illusion d’optique, et puis c’était des fantômes de ce niveau ? (Silhouettes blanches, etc.). Comparé à ça, ce que voyait ma sœur était complètement extravagant.
[288] Concernant le fait que le Japon soit maudit, apparemment, les Japonais naissent aujourd’hui avec un Sanshichū de plus que les habitants d’autres pays. Diverses personnes ont essayé différentes choses, mais au final, il a été conclu qu’il était impossible d’y remédier. Pour cette raison, les entraînements spirituels et ce genre de choses sont quasiment devenus impossibles. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles les shikigami ou l’utilisation d’esprits sont infaisables. Tiens, parlons un peu de ce genre d’entraînement. Ce n’est pas une bonne chose de se lancer dans ces sortilèges sans trop savoir de quoi il retourne.
[289] À l’origine, à quoi sert l’entraînement ? Apparemment, c’est pour devenir un saint (Seijin). Et qu’est-ce qu’un saint ? Par exemple, si ce monde est un plateau de shōgi, les gens ordinaires sont tous de simples pions.
- Le Shōgi est un jeu de société traditionnel japonais pour deux joueurs. Le but est de mater le roi adverse en déplaçant les pièces.
[289] Mais le saint, lui, sort de ce plateau de shōgi et devient le joueur. Autrement dit, le saint devient une existence unifiée avec le Ciel et la Terre, apparemment. Alors, de quoi a-t-on besoin pour y parvenir ? Il faut d’abord comprendre les quatre concepts de « Voie » (Dō), « Loi/Méthode » (Hō), « Technique » (Jutsu) et « Réceptacle/Capacité » (Ki). Ça peut paraître compliqué, mais pour simplifier, imagine quelqu’un qui va en voiture d’Aomori à Tokyo. Dans ce cas, la voiture est le « Réceptacle » (Ki). Plus la voiture est bonne, plus elle va vite, et plus on arrive vite à destination, non ? D’ailleurs, le « Réceptacle » ne désigne pas les outils utilisés, mais plutôt le talent, ce genre de choses. Ensuite, la « Technique » (Jutsu), c’est l’habileté. Avec une voiture, il y a certes une petite différence, mais si l’un est un conducteur vétéran avec 10 ans d’expérience et l’autre un débutant qui vient d’avoir son permis, même s’il y a une petite différence de « Réceptacle », le vétéran arrivera certainement plus vite, non ? La « Loi/Méthode » (Hō), qu’est-ce que c’est ? C’est la méthode. C’est-à-dire, comment aller d’Aomori à Tokyo. Par exemple, l’un y va en voiture, mais l’autre prend le Shinkansen ou l’avion. Celui qui prend le Shinkansen ou l’avion, peu importe si son « Réceptacle » est nul ou sa technique mauvaise, il a choisi une méthode plus rapide, donc il arrivera certainement plus vite à Tokyo. Et enfin, il y a la « Voie » (Dō).
[290] La « Voie », c’est la direction pour aller d’Aomori à Tokyo. Peu importe la rapidité de la méthode, la qualité de la technique ou l’excellence du matériel, si tu vas dans une direction complètement différente, même en faisant le tour de la Terre, tu n’atteindras jamais ta destination, n’est-ce pas ? On dit souvent « Entrer dans la Voie » (Nyūdō). Ça veut dire « avoir trouvé et être entré sur le bon chemin ». En gros, on peut comprendre ça comme : « Peu importe le temps que ça prendra, j’ai trouvé la bonne direction, donc j’y arriverai un jour ». Sauf que la destination n’est pas comparable à un trajet Aomori-Tokyo, c’est plutôt une étoile à des milliards d’années-lumière.
[291] Les personnes qu’on appelle aujourd’hui médiums ou qui ont des dons spirituels, selon ce concept, sont des gens qui comptent sur le « Réceptacle » (Ki). Et ceux qui prétendent pouvoir utiliser des shikigami, des talismans, etc. (même si je doute qu’ils le puissent vraiment) sont des gens qui comptent sur la « Technique » (Jutsu). Selon mon maître, ce que nous, les humains qui reconnaissons correctement la relation entre les humains et les yōkai et interagissons avec eux, saisissons, c’est la « Loi/Méthode » (Hō). Il y a aussi ceux qui visent simplement la « Voie » (Dō), mais c’est impossible, donc ce sont juste des idiots, selon lui. Je pense qu’il parlait probablement des moines sérieux et ce genre de personnes.
- [292] En lisant, je me rends compte que c’est quelque chose que je voulais demander. C’est étrange.
[293] Je n’ai pas l’intention de me moquer des moines ou autre, mais ce qui ne va pas, c’est que si l’on se contente de suivre la voie, on ne peut pas faire face aux incidents qui peuvent survenir en cours de route. Nous sommes humains, tant que nous vivons dans ce monde, nous accumulons divers karmas (Gō) sans nous en rendre compte. À cause de ce karma, nous rencontrons parfois de mauvaises choses et nous pourrions y perdre la vie. Alors, tous les efforts fournis jusqu’à présent n’auront servi à rien. Mais d’un autre côté, si l’on se repose uniquement sur la Loi, la Technique ou le Réceptacle, on s’écarte de plus en plus de la Voie et on va dans la mauvaise direction. Le purificateur, le « sanctuaire ambulant », ce qu’il fait, c’est comme écraser sans but les gens sur le bord de la route avec une voiture. Alors, que faire ? me demanderez-vous, mais je ne peux rien y faire. Polir sa « Technique » uniquement pour son propre bénéfice n’est pas bon non plus. C’est comme si, sans but précis, on décidait de bloquer la route des autres avec sa voiture. Et quant à la méthode (Loi). En soi, même si on se trompe, au moins ça ne dérange pas les autres. Mais la Loi est définie par les gens, donc si l’on s’y enferme et que la méthode est mauvaise, il devient très difficile de la corriger. C’est comme partir en voiture pour aller d’Aomori à Tokyo alors que l’avion est le plus rapide, et se retrouver dans une situation irréversible.
- [296] Bump.
- [298] Bump.
- [300] Le « Sanctuaire Ambulant » n’est-il pas l’héritier du sanctuaire de cette histoire ? Dans son cas, il porte constamment un dieu en lui, donc les mauvaises choses ne peuvent pas s’approcher. Est-ce que ça crée quand même du karma ? Je pense que c’est juste comme se déplacer en évitant un fort soleil.
- [301] Il y a aussi des yōkai qui entrent dans la Voie (Nyūdō), est-ce que ça veut dire que les yōkai aussi visent à devenir des saints ? Pour la Technique, c’est inévitable. C’est difficile de croire en ce qu’on ne voit pas. Ça ressemble au Shin-Gi-Tai (Esprit-Technique-Corps) ou aux Trois Vertus. L’équilibre et leur intégration à un niveau supérieur… c’est peut-être ça qui est important.
[302] >>294 Faute de frappe. C’est « Réceptacle » (Ki). >>300 Dans ce cas, on contracte une dette envers le dieu. Les dieux n’aident personne gratuitement, ils attendent forcément quelque chose en retour, donc c’est encore plus problématique. Le karma (Gō) s’accumule aussi. >>301 Chez les humains, entrer dans la Voie vise souvent à devenir un saint, mais les yōkai ont peut-être d’autres objectifs. Agir correctement pour atteindre son propre objectif, c’est peut-être ça, entrer dans la Voie.
[303] Le sens originel de sa propre naissance, l’objectif de sa vie, ce genre de choses est peut-être important. J’écrirai la suite de l’histoire demain. Bonne nuit.
- [305] L’histoire de >>1 est vraiment intéressante. Je vais bien maintenir le fil, alors prends ton temps pour la suite, s’il te plaît !
- [307] >>302 Merci pour la réponse. C’est vrai que les dieux n’aident pas gratuitement, je pense. En relisant attentivement l’histoire postée, sa lignée, avant même d’héberger le pouvoir divin, porte le fardeau karmique de devoir contenir quelque chose de terrible. On dit souvent que si l’on gagne quelque chose, on perd quelque chose, mais selon la pensée de >>1, si l’on gagne quelque chose, on porte quelque chose (karma), c’est ça ?
- [313] Buuump.
- [316] Est-ce que des êtres comme les dragons ou les mizuchi existent vraiment ? Une collègue à temps partiel de mon boulot peut les voir, apparemment, et elle a raconté qu’il y avait un dieu dragon dans une petite cascade d’un certain sanctuaire… C’est un peu différent des yōkai, j’imagine ?
- Le Mizuchi est une créature aquatique spirituelle légendaire des traditions japonaises, semblable à un dragon.
- [317] Il y a tellement de choses différentes dans le monde invisible, c’est incroyable. Comme les bêtes fantastiques. Pourquoi est-ce que je ne peux pas les voir ? J’ai l’impression de rater quelque chose.
- [319] Le fait de voir est peut-être aussi une forme de karma à porter.
- [326] L’augmentation des Sanshichū, c’est à cause d’une malédiction chinoise ?
- [327] Je pense que l’histoire de >>1 est formidable. Comme tu le dis, garder un cœur pur mène peut-être à la paix. Penser « moi d’abord » engendre probablement du karma. Si les Japonais pouvaient réaliser que ce qu’ils ont construit au fil de leur longue histoire n’était pas que superstition, le pays deviendrait meilleur et on pourrait mener une vie mentalement heureuse, j’ai l’impression…
- [328] Où se trouvent les yōkai de nos jours ? J’aimerais bien pouvoir voir des yōkai aussi.
[331] Qui a lancé cette malédiction, je ne sais pas, et la méthode exacte, du moins moi, je ne la connais pas. Je ne suis pas un praticien du Kōtōjutsu. En gros, on enterre les cadavres des soldats japonais morts autour du Danryūkō, puis, par une méthode quelconque, on fait croire à l’âme du soldat japonais et aux Sanshichū que le corps est toujours vivant. L’âme, croyant que le corps n’est pas mort, ne s’en détache pas complètement. Les Sanshichū entrent dans le cadavre, réalisent « Ah, c’est bien un cadavre », ressortent et parasitent la Ligne de Dragon morte. Ensuite, les Sanshichū qui ont parasité la Ligne de Dragon se multiplient et, lorsqu’ils atteignent une valeur critique, ils ressortent de la Ligne de Dragon. Mais là, on met en place une sorte de barrière (jin) pour les arrêter. Que font alors les Sanshichū ? L’âme des soldats japonais dans les cadavres est pleine de pensées pour le Japon, et les pensées humaines ont le pouvoir de créer des chemins. Les Sanshichū empruntent uniquement ces chemins créés par les pensées, arrivent au Japon et parasitent les nouveaux enfants japonais. Désolé si ce n’est pas clair, mais c’est à peu près ça. Et le Kōtōjutsu, c’est en gros comme ça : on utilise une partie du corps de quelqu’un, un objet très chargé émotionnellement, ce genre de choses, pour écraser la personne avec des Sanshichū. Ça ressemble au Gu (poison d’insectes), mais la plus grande différence est là, peut-être ? Mais si l’identité du lanceur de sorts est révélée, la victime en voudra au lanceur, non ? Cette rancune crée un pont de pensées entre la victime et le lanceur, et si la victime meurt, le lanceur meurt ensuite. C’est pourquoi le tabou du Kōtōjutsu est de ne jamais révéler que c’est soi qui l’a fait.
- [332] Ça y est !!
- [333] Hmm, l’augmentation des Sanshichū, en quoi est-ce gênant dans la vie de tous les jours ?
[334] Et, après toutes ces digressions. J’avais compris le but, et je me suis dit que si c’était pour un Shukushi, je n’avais pas le choix. J’ai ignoré la sensation d’être tiré en arrière et j’ai décidé de suivre Wan-kun. Il existe une méthode dans le rituel du Shukushi pour apaiser temporairement les Sanshichū. Pendant ce temps, les anciens Saman les extrayaient. Mais aujourd’hui, la plupart de la culture Saman a disparu, seule une partie subsiste. C’est cette partie, combinée à d’autres cultures de la Voie de Gauche (Sadō), qui a donné naissance au Kinpaijutsu. D’ailleurs, la Voie de Gauche est un terme péjoratif pour désigner ceux qui ne se soucient pas trop de la « Voie » (Dō) et cherchent uniquement à maîtriser la « Technique » (Jutsu). En appliquant ces aspects de la culture Saman, on stabilise aujourd’hui les Lignes de Dragon infestées de Sanshichū. À l’époque, je ne connaissais pas la méthode détaillée, mais je connaissais son existence. Puisque Wan-kun avait jugé que j’étais nécessaire, je n’avais d’autre choix que de le suivre.
[335] >>333 Je ne pense pas qu’il y ait de problème particulier. Ne t’en fais pas.
- [336] Oh, merci. Continue l’histoire, continue.
- [337] La suite a commencé !
- [341] Si l’on a la Voie, la Loi, la Technique et le Réceptacle, et qu’on a la méthode, la technique pour y aller, et le réceptacle pour y arriver, en supposant que le plus important est la Voie (le point d’arrivée), et si >>331 « les pensées humaines ont le pouvoir de créer des chemins », où cela mène-t-il… ? Si c’est 10 personnes, 10 couleurs, l’interprétation elle-même ne tient pas.
[358] >>341 Le « chemin » ici signifie simplement un pont ou quelque chose de ce genre. Bonne nuit.
[363] Suite. Le Kinpaijutsu, qu’est-ce que c’est concrètement ? C’est quelque chose qui relève de la « Loi/Méthode » (Hō). De génération en génération, on se transmet une « Plaque d’Or » (Kinpai). Le successeur, ou quelque chose comme ça, voyage beaucoup, essaie de se faire le plus d’amis possible et d’entrer en contact avec le plus de yōkai et autres créatures. Il y a un risque d’accumuler du karma (Gō) en faisant cela. Et finalement, par exemple, si un yōkai vient l’embêter, il peut dire : « Hé, tu ne vois pas cette Plaque d’Or ? Je suis le disciple du disciple du disciple de untel… ! J’ai plein d’amis ! Si tu t’en prends à moi, ça va mal finir ! ». Ou, en cas de problème : « Hé, tu ne vois pas cette Plaque d’Or ? Je suis le disciple du disciple du disciple de untel… ! J’ai plein d’amis ! Me rendre service n’est pas une mauvaise idée ! ». Plus la Plaque d’Or a été transmise sur de nombreuses générations, plus son pouvoir de « connexions » augmente, un peu comme le renard qui emprunte la puissance du tigre. Dans les cas extrêmes, on peut même donner des ordres aux dieux.
- [364] >>1 Est-ce que ton maître recrute de nouvelles personnes en ce moment ?
- [365] Intéressant !
[368] >>364 Peut-être s’il travaille gratuitement.
[369] Suite. Une fois en bas de l’escalier, nous sommes arrivés dans un espace sombre et un peu ouvert. Et là, alors que je ne l’avais pas du tout remarquée avant, une odeur épouvantable de viande pourrie flottait partout. Comme il faisait noir, j’ai demandé à Wan-kun s’il n’allait pas allumer la lumière, mais il a dit qu’il valait mieux ne pas le faire. Ensuite, Wan-kun a pris les organes retirés lors de l’opération et s’est avancé dans l’obscurité. Il m’a dit de rester là où j’étais. Comme il faisait noir, j’ai vite perdu Wan-kun de vue. Me retrouver seul dans le noir complet m’a fait un peu peur.
[370] Peu de temps après, j’ai entendu des claquements de mains rythmés, tan tan tan, venant du fond. Puis, Wan-kun s’est mis à crier à tue-tête quelque chose comme « SONSENRAAA–« . Ça ressemblait à du chinois, donc je n’ai pas compris le sens. J’aurais bien aimé pouvoir copier ce genre de choses, mais je ne connaissais pas le chinois, c’était un peu dommage. En écoutant sa voix pendant un moment, j’ai entendu un bruit de pas traînants venant du fond de l’espace. Et, très lentement, quelque chose semblait se diriger vers moi. J’ai eu un frisson, mais je me suis répété que tout allait bien et j’ai réfléchi à ce que je pourrais utiliser, au cas où. Comme je n’avais rien préparé, je n’avais pas d’équipement spécial, mais j’avais un préservatif que j’avais glissé dans ma poche à l’avance. J’ai vite craché dans mes deux mains et j’ai sorti le préservatif. J’y ai mis un seul de mes cheveux, et même si je n’avais pas particulièrement envie d’uriner, j’ai fait pipi dedans. Puis j’ai noué l’ouverture. C’était un peu dégoûtant d’avoir de l’urine sur les mains.
- [371] Wow >>1 découvert. Merci pour vos réponses diligentes malgré un travail difficile. Je lis avec grand intérêt.
- [372] >>368 (´・ω・`) Merci pour la réponse.
- [373] Et alors, et alors ?
- [374] Et alors… et alors…
- [375] Je suis curieux de connaître la suite !
- [383] >>358 Merci. Ça devient passionnant, je vais me concentrer sur la lecture.
[643] Désolé pour cette longue absence. Mon maître est décédé suite à divers événements, donc j’ai été occupé avec les funérailles, le tri des papiers, les discussions sur l’avenir, etc. (lol)
- [644] >>643 Tu écris ça l’air de rien, mais ça a dû être dur. Ton maître est mort en service ? Ou d’une maladie ou d’un accident normal ?
- [645] >>643 C’est vrai ?! Pourquoi ton maître est-il décédé ?
- [646] Toutes mes condoléances.
[647] C’est la suite. Désolé si vous avez oublié le contenu. Dans le sous-sol, cet étrange bruit de pas traînants se rapprochait de plus en plus, mais il s’est arrêté juste au moment où mes yeux commençaient à s’habituer à l’obscurité. Puis, le son s’est transformé en un piétinement sur place. Je savais que Wan-kun était en train de faire quelque chose lié au « Shukushi », mais je ne savais pas exactement quoi. Cependant, j’ai compris ce qu’était la chose de l’autre côté de l’obscurité. J’avais entendu dire qu’il existait une technique appelée « Transport de cadavre » (Shitai Hakobi) dans le Kinpaijutsu. À l’origine, le Kinpaijutsu provenait des entreprises de pompes funèbres. Mais ces entreprises étaient un peu spéciales. Autrefois, on enterrait les morts dans leur village natal, non ? Mais les transports étaient très difficiles, donc si quelqu’un mourait loin de chez lui, il fallait ramener le corps au village. Et sans qu’il ne pourrisse. Ces transporteurs de cadavres, ou pompes funèbres, ont fini par créer le Kinpaijutsu. Pourquoi une telle technique est-elle née ? Parce que, selon une ancienne croyance, toute personne morte n’a plus de péchés, et c’est le devoir des vivants de l’enterrer dans la terre de ses ancêtres. Il fallait donc des transporteurs de cadavres, mais on imagine bien que ce métier n’était pas très populaire, non ? Enfin, c’est sale, et ça a une image de mauvais augure. Donc, bien qu’ils voyagent beaucoup, personne ne voulait leur offrir le gîte et le couvert. Mais quelqu’un devait bien transporter les cadavres. Alors, la cour impériale a distribué des « Plaques d’Or » (Kinpai) aux transporteurs de cadavres, ordonnant à tout le monde de coopérer avec eux. C’est là que ces transporteurs ont commencé à dire : « Nous sommes des transporteurs de cadavres.
[648] Les deux dernières lignes sont une erreur. >>645 On peut considérer qu’il est mort au travail, oui.
- [650] Tu n’es pas obligé de venir ici, prends soin de ta propre vie. C’est juste un détour, après tout. Si tu ne le fais plus par plaisir, tu peux disparaître quand tu veux.
[651] Et donc, les transporteurs de cadavres disaient quelque chose comme « Nous sommes des transporteurs de cadavres, alors coopérez », et obtenaient le gîte et le couvert gratuitement. C’est cette pratique qui aurait évolué progressivement. Et la méthode spécifique du « Transport de cadavre » consistait moins à transporter qu’à faire bouger le cadavre lui-même. Ce serait aussi l’origine des Kyonshī (vampires sauteurs) chinois. Après un certain traitement, on mettait le cadavre debout, on l’attachait avec une corde légère, et en tirant la corde, il suivait en sautillant. Apparemment, les plus doués pouvaient même faire en sorte que le cadavre retourne seul dans son village natal, et ils le suivaient simplement en surveillant. Cependant, cette méthode pour faire marcher le cadavre avait un inconvénient : le cadavre ne pouvait pas passer à proximité d’êtres humains vivants. Je ne connais pas la raison exacte, mais c’était comme ça. Et à ce moment-là, ce qui se trouvait devant moi était très probablement un cadavre de ce genre. Cet espace souterrain avec une seule porte étroite servait probablement à poster quelqu’un devant la porte pour empêcher le cadavre de s’enfuir.
[652] >>650 Bon, ça me change les idées et ça m’aide à mettre de l’ordre dans mes pensées, donc ça va (lol). Je ne me force pas.
[654] J’ai attendu comme ça dans le noir pendant environ 30 minutes. Wan-kun a poussé un grand cri, puis m’a demandé en japonais : « Tu sais chanter le Chant de la Droiture (Seiki no Uta) !? ». Les détails sur le Chant de la Droiture sont probablement mieux expliqués sur Wiki, donc je passe. Le Chant de la Droiture était un chant assez connu dans notre milieu. Il y a différentes manières de le réciter, etc. L’auteur, Wen Tianxiang, était quelqu’un d’incroyable. Sa force d’âme était telle qu’il pouvait, d’un seul cri, faire fuir n’importe quelle chose impure. Même ceux qui ne connaissent pas le Kinpaijutsu, en lisant ce chant, peuvent emprunter l’esprit ou la force de Wen Tianxiang, quelque chose comme ça. Mon maître me l’avait aussi fait apprendre de force, donc je savais le chanter. Wan-kun m’a alors demandé de le chanter en chœur avec lui.
[655] C’est tout pour aujourd’hui. Bonne nuit.
- [656] Bonne nuit. Repose-toi bien et prends soin de toi.
- [657] >>655 Bonne nuit. Prenez soin de vous.
- [660] Maître… Toutes mes condoléances. >>1, repose-toi bien aussi.
[668] En entendant cela, j’ai commencé à réciter le Chant de la Droiture avec lui, en essayant autant que possible d’être en phase. Ce n’était pas très long. Étrangement, au fur et à mesure que nous le récitions, le bruit de pas traînants s’éloignait de plus en plus de moi. Vers la fin du Chant de la Droiture, la voix de Wan-kun s’est rapprochée progressivement depuis le fond, et finalement, je l’ai vu apparaître. Quand le chant s’est terminé, il m’a rapidement tiré pour remonter les escaliers. En haut de l’escalier, la lumière devenait de plus en plus vive, et lorsque j’ai pu voir clairement le visage de Wan-kun, j’ai été stupéfait. Son visage aux traits virils était couvert d’ecchymoses, et tout son corps était recouvert d’une sorte de suie noire. Nous sommes remontés directement dans la salle d’opération. Épuisés mentalement et physiquement, nous avons d’abord pris une douche froide, puis nous nous sommes changés. Ensuite, nous avons commencé à nous occuper des suites, comme brûler nos anciens vêtements.
[671] Pendant ce temps, j’ai demandé des explications à Wan-kun, mais il m’a répondu « Il n’y a rien à expliquer de particulier ». Bon, écouter les histoires des autres écoles, ce n’est pas très bien vu, en quelque sorte. Chez les Chinois, c’est encore plus marqué, il est courant que même le maître ne dise pas tout à son disciple. J’étais un peu frustré, genre « Mais je t’ai aidé, c’est quoi ce bordel ? », mais pour le moment, j’ai accepté cette explication. Ensuite, Wan-kun est allé parler aux parents de l’enfant malade qui attendaient toujours, et je suis retourné dans ma chambre, en me disant « J’aime pas cette maison de Lee, j’ai envie de partir », et je me suis tourmenté dans mon lit. J’ai passé une nuit blanche, trop effrayé pour dormir. Le matin est arrivé. J’avais faim, alors je suis descendu. Wan-kun était déjà debout, en train de faire son entraînement matinal de Guoshu (arts martiaux chinois) dans une sorte de jardin. Le Guoshu est un type d’art martial chinois, similaire au Kyuksul coréen ou au Systema russe, imaginez ça comme ça. Strictement parlant, le Bājíquán et le Bāguàzhǎng en font partie. Wan-kun était incroyablement musclé. J’ai attendu qu’il finisse son entraînement, puis il m’a emmené en ville, et nous avons pris le petit-déjeuner à un stand de nourriture dans la rue.
- [672] C’est vraiment intéressant.
- [673] >>1, re-bonjour ! On t’attendait.
[682] Comme on pouvait s’y attendre du populaire et beau gosse Wan-kun, le vendeur du stand nous a offert le petit-déjeuner. Bon, c’est le seul ersatz d’hôpital en ville, me suis-je dit, et j’étais assez jaloux. Moi aussi, dans mon travail, il m’arrive de penser avec suffisance que j’aide les gens, mais je n’ai jamais été respecté à ce point. Que j’aide ou non, pour les personnes concernées, je suis le genre de personne qu’ils ne veulent plus jamais revoir. J’ai sérieusement commencé à envisager de devenir médecin comme activité secondaire quand l’incident s’est produit. Soudain, un homme portant des vêtements très épais et des lunettes de soleil s’est approché du stand, a sorti un pistolet de sa poitrine et a tiré deux coups rapides sur Wan-kun, pan pan. En voyant l’homme sortir son arme, Wan-kun a immédiatement tenté de sauter sur le côté, mais il n’a pas été assez rapide et a reçu une balle dans le flanc et une autre dans la cuisse. Mais ce que Wan-kun a fait ensuite était incroyable. Malgré ses blessures, il s’est jeté sur l’agresseur. Pendant que j’étais pétrifié au sol, incapable de comprendre la situation, il a cogné l’homme et l’a assommé.
- [684] Ça prend une tournure incroyable…
- [685] Pourquoi Wan-kun est-il visé ?!
[686] Je n’avais jamais vu de pistolet de ma vie, et encore moins quelqu’un se faire tirer dessus. J’étais à moitié terrifié, et après que Wan-kun ait maîtrisé l’homme, je ne savais absolument pas quoi faire de lui. Les habitants se sont attroupés, mais je ne comprenais pas ce qu’ils disaient et je ne savais pas quoi faire. Finalement, Wan-kun (※ Correction : Lee-san ?), encore conscient, et les habitants ont discuté un moment, et ils ont décidé de transporter Wan-kun, qui perdait beaucoup de sang, sur une sorte de grand tricycle jusqu’à la maison de Lee. Je les ai suivis, complètement hébété. On m’a parlé en chemin, mais j’étais juste là, genre « Hein ? ». Quant à l’agresseur, je ne sais pas ce qui lui est arrivé ensuite. Arrivés chez Lee, il (※ Lee-san ?) a donné diverses instructions aux habitants, a fait des bandages, bref, il a stoppé l’hémorragie. C’est à ce moment-là que Wan-kun a perdu connaissance.
[687] Bonne nuit.
- [690] L’histoire de >>1 est vraiment intéressante.
- [693] >>687 Au meilleur moment !! Ne nous fais pas languir !! Bonne nuit. J’attends la suite avec impatience.
[722] Mais, chose étrange. Sur les instructions de Wan-kun (※ Erreur ? Les instructions de Lee ?), les habitants s’occupaient de l’hémorragie, mais le sang ne semblait pas vouloir s’arrêter de couler, il suintait constamment. Ils utilisaient des bandages et d’autres choses, mais tout devenait rapidement rouge vif. Le seul qui avait des connaissances médicales était Wan-kun, et il était inconscient. Tout le monde était désemparé. C’est à ce moment précis que mon maître et Lee-san, qui avaient dit qu’ils rentreraient le lendemain matin, sont revenus. Lee-san a demandé aux habitants ce qui s’était passé, et mon maître m’a interrogé. Je lui ai raconté en gros que Wan-kun s’était fait tirer dessus sans raison apparente au stand de nourriture. Mon maître a semblé surpris. Il est allé voir l’état de Wan-kun, mais comme il n’y connaissait rien en médecine, il m’a juste dit quelque chose comme « Il n’a pas l’air bien ». J’ai senti une légère odeur d’alcool et de parfum émanant de mon maître. Je me suis dit « Ah, ils ne m’auraient pas laissé en plan pour aller dans un ‘bon endroit’ ! », mais vu la situation, j’ai décidé de ne rien dire.
[723] Pendant ce time, Lee-san, qui avait écouté les habitants, s’est adressé à mon maître et à moi : « Désolé que cela se soit produit. Je voulais vraiment vous faire visiter, mais ce n’est plus le moment. En attendant, vous pouvez utiliser librement les chambres de la maison, reposez-vous tranquillement ». Puis, avec un air grave, probablement pour les soins, il a donné l’ordre d’emmener Wan-kun vers la salle d’opération. Ils ont emmené Wan-kun à l’étage. Je suis resté là, bouche bée. Mon maître a dit quelque chose comme « Bon, on n’y peut rien », m’a emmené dans notre chambre, et on a joué au Hanafuda (cartes florales) avec le jeu qu’il avait apporté.
- Le Hanafuda est un jeu de cartes japonais unique avec des motifs spécifiques. On y joue en formant diverses combinaisons pour marquer des points.
[723] Pendant qu’on jouait, bien sûr, on discutait. C’est là que j’ai raconté à mon maître ce qui s’était passé la nuit précédente. Son visage a changé. Il a dit quelque chose comme « C’est grave. Il faut vite le dire à Lee-san » et a cherché Lee-san.
[724] Lee-san, comme on pouvait s’y attendre, était dans la salle d’opération, toujours en train de soigner Wan-kun, apparemment. Pendant qu’on attendait, mon maître m’a expliqué diverses choses. Bon, les détails du sort et comment ça fonctionne, même lui ne le savait pas, car il n’était pas un expert en Kinpaijutsu. Apparemment, hier, Wan-kun m’avait utilisé comme assistant pour défaire un Kōtōjutsu que quelqu’un avait lancé sur l’enfant. Nous, on est spécialisés dans les yōkai, ce genre de malédiction, on connaît son existence, mais c’est tout. Le Kōtōjutsu, j’ai l’impression de l’avoir déjà expliqué plus haut, donc je ne vais pas trop détailler. Les symptômes courants sont la léthargie, une tendance à tomber malade, à se blesser facilement, et ça s’aggrave de jour en jour jusqu’à la mort. C’est comme ça que la malédiction fonctionne, apparemment. La méthode exacte pour la défaire, mon maître ne la connaissait pas non plus. Mais il a dit que défaire un Kōtōjutsu entraînait un énorme contrecoup pour celui qui l’avait lancé, et que pour éviter ce contrecoup, il fallait tuer la personne qui avait défait le sort. Le Kōtōjutsu est répandu dans toute l’Asie du Sud-Est, et la plupart des experts dans ce domaine appartiennent à de grands gangs locaux. Ils reçoivent d’énormes sommes d’argent en échange de leurs services de malédiction. C’est pourquoi, même si on découvre un Kōtōjutsu et qu’on sait comment le défaire, il ne faut jamais s’en mêler. Sinon, ça devient une lutte à mort avec le sorcier adverse, et la situation devient inextricable. Bon, est-ce que ça veut dire qu’on ne peut rien faire contre les praticiens du Kōtōjutsu ? Pas vraiment. Ces gens ne maudissent qu’une fois tous les 5 ou 10 ans. Pendant ce temps, ils dépensent l’argent gagné grâce à la malédiction en menant grand train.

[725] Désolé. Je commence à avoir sommeil. Je reviendrai demain ou un autre jour. Bonne nuit.
- [726] Merci. C’était amusant aujourd’hui aussi. Bon travail. Bonne nuit.
- [728] Wow, je veux connaître la suite !
- [737] Bump.
- [755] Bump.
- [758] Il ne vient pas. C’est intriguant.
- [761] Il est peut-être occupé. Je veux entendre la suite, alors j’attendrai patiemment.
- [763] Au fait, est-ce que le septième jour après la mort du maître est déjà passé ?
- [765] Sur qui >>1 va-t-il compter maintenant ? Être seul doit être difficile à bien des égards.
- [772] S’il te plaît, prends soin de ta santé.
- [797] J’espère qu’il va bien, qu’il est en sécurité.
- [870] Je continue de maintenir le fil sans abandonner.
- [873] >>1 n’est toujours pas là ?
- [876] Ne serait-il pas mort ? ……
- [877] Eeeh, non…
[898] Désolé de ne pas avoir écrit depuis longtemps, je suis pressé, donc juste l’essentiel. Concernant mon maître, je ne peux rien dire. Mais sa mort était loin d’être naturelle. Concernant ce fil, je suis vraiment désolé, mais je ne pense pas y écrire à nouveau. J’espère sincèrement que vous avez apprécié un peu. Si certains souhaitent une suite, cela prendra peut-être du temps, mais je créerai un nouveau fil. Je pense avoir écrit une histoire assez percutante. Alors, à une prochaine fois, quelque part.
- [899] >>898 J’attends la suite.
- [900] >>898 Il y avait aussi le lien avec ton maître, et honnêtement, savoir que tu es en vie, rien que ça, me rassure. J’espère que tu pourras nous raconter tes histoires à nouveau, quand le moment sera venu.
- [901] >>898 À bientôt !
- [904] >>1 Merci, bon travail. J’ai hâte de te revoir !
[906] Ah, salut. On dirait qu’une déclaration de fin a été faite. Bon, je vais terminer l’histoire en cours en accéléré. Pendant qu’on attendait le vieux Lee dans la salle d’opération, 2 ou 3 heures se sont écoulées. Quand le vieux est sorti, il avait l’air épuisé. Il a dit quelque chose comme « Vous m’avez attendu ? », mais mon maître l’a immédiatement interrompu pour lui raconter ce que j’avais dit. Au fur et à mesure qu’il écoutait, le visage du vieux Lee s’assombrissait. Une fois l’histoire terminée, il a dit que pour une raison inconnue, le sang de Wan-kun ne s’arrêtait pas de couler, peu importe les soins prodigués. Bien sûr, les premiers secours avaient considérablement ralenti l’hémorragie, mais c’était quand même étrange, le sang continuait de couler sans cesse, une situation très dangereuse. J’ai demandé : « C’est bien à cause du Kōtōjutsu, n’est-ce pas ? », Lee-san a hésité un instant puis m’a répondu « Oui ». Je vais prendre un bain rapide et je reviens.
- [907] Il est là──(゚∀゚)──!
- [908] Il est arrivé━(゚∀゚)━!
- [909] On va passer au fil suivant aujourd’hui, c’est sûr.
[910] La ville, ou plutôt le bidonville où habite le vieux Lee, est en fait contrôlée par une mafia locale, ou quelque chose comme ça. Et le vieux Lee travaille pour eux, gagnant sa vie en faisant du Feng Shui, de la divination, etc. Bon, les détails sur ce monde souterrain seraient trop longs, donc je passe. Bref, cette mafia était en conflit avec une autre mafia et avait tué le boss adverse, apparemment. Le nouveau boss, peut-être pour affirmer son autorité sur ses subordonnés, a dépensé une fortune pour engager un praticien du Kōtōjutsu et faire maudire l’enfant du boss de la mafia locale. Comme je l’ai écrit précédemment, les praticiens du Kōtōjutsu ne travaillent qu’une fois tous les 5 ou 10 ans. Pourquoi ? D’une part, parce que c’est un acte tellement grave que le faire trop souvent réduit l’espérance de vie. D’autre part, c’est aussi pour dire : « Hé, je ne travaille qu’une fois tous les 10 ans, alors les autres sorciers, laissez-moi tranquille ». Se faire interrompre dans son sort mène à une lutte à mort avec l’interrupteur, donc c’est peut-être aussi pour éviter ça. Il y a donc une règle tacite : les autres sorciers doivent ignorer une personne atteinte de Kōtōjutsu quand ils en voient une.
[911] L’enfant maudit du boss du gang, c’était le gamin qui avait été amené la veille. Trois jours plus tôt, le boss l’avait déjà amené pour demander de l’aide au vieux Lee, mais bien sûr, à ce moment-là, le vieux avait refusé, disant qu’il ne pouvait rien faire. Il avait respecté la règle tacite. Même pour quelqu’un de très proche, c’était impossible. Cependant, Wan-kun a enfreint cette règle. Bon, ce n’est pas à moi de le dire, mais il était trop jeune. Et le fait qu’il soit bien plus doué que moi a un peu joué contre lui. Apparemment, il était très proche de l’enfant de ce mafieux. Il avait assisté à sa naissance, s’en était parfois occupé, avait joué avec lui, et s’y était attaché. C’est pourquoi, même s’il savait que c’était dangereux, il s’est dit qu’il était doué, que même si le praticien adverse tentait quelque chose en représailles, il pourrait s’en sortir et ne causerait pas de problèmes à son maître. Dès qu’il a vu que le vieux Lee était absent, il a contacté le boss et a brisé le Kōtōjutsu. En utilisant au passage des gens comme moi qui ne savaient rien.
[912] C’est ça, le karma (Gō), peut-être ? Même en sachant, on se laisse emporter par ses sentiments. Le lien avec une personne dont on est devenu proche. Le lien avec une personne avec qui on s’est brouillé. Ces pensées complexes et entremêlées. C’est ce genre de choses qui, plus tard, se retournent contre soi. Mais on ne peut pas l’éviter ou s’en débarrasser pour autant. Le cas de Wan-kun en est un exemple. L’enfant qu’il considérait comme son petit frère a été maudit. Pour le sauver, il devait porter le karma (Gō). Mais même si le danger ne menaçait que lui, il voulait absolument le sauver. C’est ce genre de situation que mon maître m’a enseigné comme étant le « Calvaire » (Kō). Je m’en souviens encore. Le visage blême de Wan-kun quand je suis entré dans la salle d’opération.
- [913] Wan-kun…
[914] Le vieux Lee et mon maître ont discuté longuement avec des visages graves. Apparemment, ils étaient d’accord pour dire que le gang adverse avait utilisé un homme de main pour blesser gravement Wan-kun et lui jeter une malédiction par-dessus le marché. Ils voulaient probablement s’assurer de l’éliminer. Aller s’excuser ne servirait à rien. Et essayer de le sauver reviendrait à chercher davantage la bagarre avec le camp du praticien du Kōtōjutsu. Mon maître a dit au vieux Lee qu’il aimerait faire ce qu’il pouvait, mais que vu les circonstances, il ne voulait pas s’en mêler. J’ai eu un peu pitié de Wan-kun et j’ai demandé à mon maître s’il n’y avait rien à faire, mais il m’a répondu « Abandonne ce genre de sentiment ». Il a ajouté : « Plutôt que ça, inquiète-toi pour toi-même. Tu as bien aidé à briser le Kōtōjutsu, non ? ». Il faut admettre que Wan-kun avait bien joué son coup. En m’utilisant, il avait essayé d’impliquer aussi mon maître. Bon, mais mon maître n’est pas si bon samaritain que ça, donc si j’avais aussi été une cible de représailles, il m’aurait sans doute abandonné sans pitié, je le pense encore aujourd’hui.
[915] J’ai vu une réponse précédente, mais je ne pense pas que boire du sel et du gingembre tous les jours soit une bonne idée. Ah, je pensais que c’était plutôt un traitement de choc pour vomir quand on pense être possédé par quelque chose ou qu’un truc louche s’est accroché. Pour les yōkai, ce serait genre « Beurk, un truc désagréable est arrivé soudainement, fuyons ! » ? La logique elle-même, je ne la comprends pas, donc je ne peux rien affirmer, mais même moi qui n’ai pas le bac, ça me semble mauvais pour la santé.
[916] Mais le vieux Lee, contrairement à mon maître, tenait à son disciple. Il voulait vraiment sauver Wan-kun d’une manière ou d’une autre. Mon maître lui a alors demandé ce qu’il comptait faire. Le vieux Lee a simplement secoué la tête et a disparu quelque part dans la pièce. Il est revenu peu après et m’a tendu un coupe-ongles en disant « Prenez ceci ». Je me suis dit : « Ah, ce ne serait pas un Engi, par hasard ? ».
- Engi désigne ici un acte rituel visant à couper les liens avec une personne spécifique. Des actes comme se couper les ongles peuvent être utilisés.
[916] C’était un rituel qu’on m’avait appris autrefois, pour signifier que les actions de cette personne ne nous concernaient plus. Et comme je m’y attendais, mon maître a pris le coupe-ongles et s’est coupé les ongles très court. Le repère étant de faire saigner un peu. Je l’ai fait aussi. Ça faisait tellement mal que j’en avais les larmes aux yeux. Nous avons remis les ongles coupés et le coupe-ongles au vieux Lee. Le vieux a cassé le coupe-ongles et a mis les ongles dans un sac en tissu rouge. Avec ça, jusqu’à ce que le sac contenant les ongles soit brûlé, mon maître et moi ne devions avoir aucune interaction avec le vieux Lee – pas un mot, pas d’échange écrit, rien du tout – mais ses actions pendant ce temps ne nous concerneraient pas. Ce jour-là, à cause des billets d’avion, nous devions encore rester dans cette maison. Mon maître et moi avons tué le temps en jouant aux échecs chinois dans la chambre d’amis que le vieux Lee nous avait préparée. Moi, j’ai passé la journée à trembler de peur, craignant que les représailles du Kōtōjutsu ne me tombent dessus. Dans mon cas, il n’y a pas de maître pour me sauver (lol). Pendant ce temps, le vieux Lee…
[917] Il préparait quelque chose, apparemment, et c’était assez bruyant du côté de l’entrée. Puis, au milieu de la nuit. Mon maître avait dit qu’il allait dormir et avait commencé à ronfler dans sa chambre. Moi, avec tout ce qui s’était passé, je n’arrivais pas à dormir, je somnolais, mais j’étais aussi très fatigué, et finalement, juste au moment où j’allais m’endormir, on a frappé à la porte de ma chambre, toc toc. J’ai entendu vaguement la voix de Wan-kun. Ce qu’il disait, c’était probablement en chinois ? Je n’ai pas bien compris. J’étais à moitié endormi. Je me suis dit « Qu’est-ce qu’il veut à cette heure-ci ? ». J’ai pensé l’ignorer par paresse, mais soudain, j’ai senti qu’on me tirait violemment par les pieds. Je me suis réveillé en sursaut et je me suis redressé, mais il faisait noir et je ne voyais rien autour de moi, pourtant j’avais l’impression d’entendre quelqu’un ricaner, kusukusukusu.
- [918] Flippant…
[919] C’était sinistre. J’ai eu un très mauvais pressentiment, alors j’ai sauté du lit, je suis allé à la porte et j’ai tendu l’oreille. Cette fois, je n’entendais rien. Mais il y avait une odeur étrange. Une odeur que je connaissais. Mon esprit encore embrumé a mis du temps à la reconnaître. J’ai décidé de vérifier ce qui se passait dehors et j’ai tourné la clé dans la serrure, mais la porte n’a pas bougé d’un pouce. Quelque chose de très lourd semblait la bloquer. C’est seulement à ce moment-là que mes idées se sont éclaircies. J’ai reconnu l’odeur. C’était l’odeur de quelque chose qui brûle et se transforme en charbon. Je me suis demandé vaguement pourquoi ça m’arrivait encore. Après avoir poussé la porte et crié pendant un moment, de la fumée a commencé à s’infiltrer par l’interstice de la porte.
[920] J’ai eu une certitude : c’était un incendie. Non, je veux dire, je n’avais jamais vécu d’incendie ni été sur les lieux, mais quelque chose d’autre que moi, dans ma propre tête, me disait : « C’est sûr, le feu approche ». J’ai pensé : « Là, c’est vraiment la merde. Je ne sais pas ce qui se passe, mais je pourrais bien mourir rôti vif ». Quoi faire, quoi faire ? J’ai fouillé la pièce de fond en comble. Il n’y avait pas de fenêtre, pas d’issue de secours, et rien d’utile. Dans ma poche, il y avait le préservatif. J’ai pensé : « Ah, je vais mourir puceau, alors ». C’est à ce moment-là. Bang bang, quelque chose a de nouveau frappé violemment la porte. Alors que la fumée envahissait la pièce, je me suis approché de la porte en toussant et j’ai crié « Y a quelqu’un ? ». Pas de réponse. J’ai pensé que c’était inutile, mais j’ai chargé la porte pour essayer de l’ouvrir. La porte s’est ouverte d’un coup, bang, assez facilement. J’avais mis plus de force que prévu et je me suis cogné la tête contre quelque chose, j’ai gémi de douleur un instant. Une fois la douleur passée, j’ai regardé autour de moi. Le feu se rapprochait dangereusement. Et devant ma porte, ce qui la bloquait, c’était une étagère, une commode lourde, ce genre de choses.
[921] Ces objets étaient éparpillés tout autour, et ce n’était clairement pas ma charge qui les avait déplacés. Si c’était le cas, j’aurais dû déployer une force surhumaine digne d’un Kinniku Buster à ce moment-là. Je n’ai pas eu le temps de me demander qui avait bien pu les déplacer. J’ai cherché une issue. La direction de l’escalier était déjà envahie par les flammes, impossible d’y aller. C’est alors que je me suis souvenu : il y avait une fenêtre dans la chambre de mon maître ! Je me suis précipité dans la chambre voisine. Mon maître n’y était pas. Je me suis approché de la fenêtre et j’ai été glacé d’effroi. Pour deux raisons. D’abord, à l’intérieur, le reflet sur la vitre agissait comme un miroir, et derrière ma silhouette, il y avait de nombreuses ombres noires. Ensuite, à l’extérieur, la lueur rouge de l’incendie illuminait les environs, et là, se tenait une foule de gens sans expression. Des habitants du coin, peut-être ? Ils se tenaient là, immobiles et en ordre, sans un mot, fixant simplement la maison en flammes. Alors que la fumée s’épaississait, je n’avais pas le temps de réfléchir. J’ai ouvert la fenêtre à toute volée. Et j’ai sauté.
- [922] Je suivais depuis le début du fil précédent, mais c’est la première fois que je lis en temps réel.
- [924] >>922 Pareil. Ça valait la peine d’attendre.
[923] Bien sûr, ce n’était pas le rez-de-chaussée, il y avait une certaine hauteur. Mais j’étais en panique, et à ce moment-là, je ne voyais pas d’autre solution. J’ai atterri sur mes pieds d’abord, mais ça a fait « crac ». Ensuite, j’ai heurté violemment le sol. Mes mains, que j’avais mises en avant pour protéger ma tête, ont aussi fait « crac ». Mais j’ai réussi à amortir la chute. Étrangement, je n’ai pas ressenti de douleur. J’ai regardé autour de moi. Des habitants m’ont repéré et se sont précipités vers moi. En voyant mon visage, eux qui étaient si calmes juste avant, se sont mis à crier, à hurler quelque chose. Certains ont commencé à pleurer.
[925] Après ça, j’ai perdu connaissance. Je ne me souviens de rien. Quand je me suis réveillé, c’était déjà le matin, et j’étais dans une voiture étroite. Allongé à l’arrière, en quelque sorte. Mes mains et mes pieds me faisaient terriblement mal, et j’ai vu des planches de bois, des attelles, je suppose. J’ai jeté un coup d’œil au siège conducteur et j’ai vu mon maître. Le siège passager était vide. Mon maître m’a dit qu’on arriverait bientôt à la ville où il y avait un hôpital. J’étais confus à cause du chaos dans mes souvenirs, et la douleur m’accaparait, alors j’ai passé le trajet à gémir doucement. Nous sommes arrivés dans une grande ville qui ressemblait clairement à un lieu touristique. À l’hôpital, un médecin m’a examiné et soigné. Apparemment, j’avais des fractures aux mains et aux pieds, et diverses contusions. C’était la première fois que je me cassais quelque chose, mais remettre les os en place, ça fait super mal (lol). Une fois les premiers soins terminés, le médecin, qui parlait japonais, m’a dit de rester hospitalisé une journée. J’ai été transféré dans une chambre, et c’est là que j’ai enfin pu parler tranquillement avec mon maître.
[926] Pour faire court, mon maître m’a vendu. Apparemment, le vieux Lee avait l’intention de me tuer à la place de Wan-kun. Selon mon maître, juste avant de faire l’Engi, le vieux Lee lui avait fait un signe de la main propre à notre milieu, demandant : « 300 000 (dollars, je suppose ?) ça te va ? ». Mon maître avait compris « Ah, ça doit être pour le disciple » et avait répondu « OK ». (À l’époque, je n’avais pas encore appris ce signe, mais je l’ai maîtrisé juste après cet incident). Ensuite, par accord tacite, mon maître a fait semblant de passer du temps avec moi pour me retenir à la maison, en jouant et en tuant le temps. Puis, au milieu de la nuit, il s’est discrètement éclipsé. Ce que le vieux Lee a fait exactement, même mon maître ne le sait pas. Mais il pense que c’était soit me tuer pour que lui et Wan-kun survivent, soit que je survive et qu’ils meurent tous les deux. Actuellement, Wan-kun a disparu, et le vieux Lee est toujours en vie, mais il n’en a plus pour longtemps. Le vieux Lee avait demandé à mon maître de me transmettre un message : « J’étais désolé de t’avoir entraîné là-dedans. Mais c’était la seule solution. Je ne te demande pas de me pardonner », quelque chose comme ça. Bon, on ne se reverra probablement jamais. « En tout cas, tu as eu de la chance de t’en sortir vivant », a conclu mon maître. Je ne comprenais toujours pas grand-chose, mais j’ai frappé le visage de mon maître du poing avec ma main valide.

[927] Ce que le vieux Lee a fait comme rituel cette nuit-là, je ne le sais pas. Peut-être que ça avait un lien avec le Danryūkō dans ce sous-sol. La voix de Wan-kun que j’ai entendue à ce moment-là, qu’est-ce que c’était ? C’est aussi un mystère. Wan-kun a disparu, apparemment, mais où a-t-il bien pu aller ? Pourquoi la maison a-t-elle pris feu ? Et la foule d’habitants dehors à ce moment-là, que voulaient-ils faire ? Est-ce que la sensation d’être tiré ou les rires que j’ai entendus étaient des hallucinations ? Les objets qui bloquaient la porte de ma chambre. Qui les a déplacés ? Il y a trop de choses que je ne comprends pas, même en y réfléchissant. Mais les nombreuses ombres reflétées dans la fenêtre. Ça, au moins, je le sais. C’étaient sans aucun doute les belettes, brûlées et réduites en cendres par le feu. Bon, voilà pour cette histoire. Désolé d’avoir un peu accéléré.
[928] Bon, la leçon que j’en ai tirée, c’est de ne plus jamais voyager à l’étranger avec mon maître.
- [929] J’ai enfin rattrapé mon retard. >>1 Bon travail ! Ton maître est assez cruel aussi… J’ai réalisé à nouveau à quel point c’est un milieu incroyable. L’histoire de >>1 s’arrête là pour l’instant ?
[931] >>929 Hmm, que faire ? Bon, pour moi, peu importe, mais je pense que des interruptions comme ça arriveront souvent. Vous maintenez le fil, mais je me sens désolé pour ceux qui attendent.
- [932] >>931 Merci ! J’ai eu peur car tu n’y étais pas allé. Je ferai en sorte d’y aller. Tes expériences sont intéressantes, mais j’aimerais aussi que tu répondes à diverses questions.
- [935] >>1 Bon travail. Même s’il y a une pause, si >>1 revient quand il en a envie, ça ne me dérange pas du tout d’attendre. En fait, je veux écouter. Mais on va bientôt parler de quoi faire pour le prochain fil, alors décidons juste de ça pour l’instant, qu’en penses-tu ?
[937] Le prochain fil, hein. Alors, je vais raconter une petite histoire ici, puis je le créerai.
- [938] Je suis venu depuis un site de résumé. Je souhaite une suite.
[940] L’histoire de mon premier travail en solo. Ce n’était pas si effrayant. Mon maître était encore en vie à l’époque, il y a environ 3 ans. Un homme d’une vingtaine d’années est venu nous voir, disant qu’il se passait quelque chose d’étrange dans l’immeuble où il habitait et qu’il voulait qu’on regarde. En écoutant son histoire, il s’agissait apparemment d’un vieil immeuble. L’homme travaillait souvent de nuit et n’était pas beaucoup chez lui le soir, mais le propriétaire lui avait dit que les voisins se plaignaient souvent du bruit provenant de son appartement la nuit. Cependant, les heures indiquées étaient clairement des moments où l’homme n’était pas chez lui. Quand il l’a dit au propriétaire, celui-ci a répondu : « C’est étrange ».
[941] Quelque temps plus tard. Les plaintes des voisins ont continué, et le propriétaire s’est à nouveau plaint à l’homme, mais celui-ci a répété que c’était impossible car il travaillait. Ce soir-là aussi, l’homme avait du travail et est sorti comme d’habitude. Le propriétaire, entendant l’histoire de l’homme, s’est inquiété : « Et si c’était des cambrioleurs ? ». Il a décidé de passer la nuit dans l’appartement. Au milieu de la nuit, il a effectivement entendu du bruit venant de l’appartement de l’homme. Il est allé à la porte et a appelé : « Y a quelqu’un à l’intérieur ? ». Le bruit s’est arrêté net. Mais le propriétaire a senti une présence à l’intérieur qui l’observait. Le propriétaire a utilisé le double des clés pour ouvrir la porte et vérifier.
[942] Étrangement, il n’y avait personne à l’intérieur. Le propriétaire a eu peur et a raconté cette histoire à l’homme. L’homme et le propriétaire, comme dans une histoire banale, ont décidé de placer une caméra dans l’appartement. Ils ont réglé une minuterie pour enregistrer pendant une heure aux moments où le bruit se produisait habituellement. Et effectivement, ce jour-là aussi, l’appartement est devenu un peu bruyant. Le lendemain, en regardant la caméra, ils n’ont vu qu’une pièce vide où l’on entendait juste des bruits. Bien sûr, rien n’avait bougé.
[943] Le propriétaire gérait plusieurs immeubles, il avait donc quelques contacts concernant les problèmes de logement, le Feng Shui, etc. Le propriétaire avait un empêchement et n’a pas pu venir, donc ce jour-là, l’homme est venu seul nous consulter. Bon, on a d’abord regardé la vidéo. Moi, comme je n’ai aucune sensibilité spirituelle, je suis resté silencieux. Mon maître faisait « Hmm » ou « Je vois », dégageant une aura impressionnante. Mais j’ai deviné, grâce à mes longues années d’expérience, que lui non plus ne comprenait probablement rien. L’homme a demandé : « Alors, qu’en pensez-vous ? ». Mon maître a répondu : « Pour l’instant, je vais envoyer un de mes hommes jeter un œil ». À ce stade, je pense que mon maître avait perdu l’envie de s’impliquer dans une affaire impliquant un locataire et un propriétaire d’un vieil immeuble. Ça ne rapporterait probablement pas beaucoup d’argent. Et pour la première fois, il m’a dit : « Vas-y seul. Avec ton niveau actuel, tu peux te débrouiller seul ».
[944] C’était mon premier travail en solo, j’étais un peu nerveux. Ce genre de cas est courant, probablement un travail léger avec peu de risques réels, donc je n’avais pas particulièrement peur. Si c’était un yōkai, je pensais que c’était probablement du genre « Irusu ».
- Irusu est un terme générique désignant les yōkai ou phénomènes qui font du bruit dans une maison vide, faisant croire qu’elle est occupée. Le terme vient de « irusu » (居留守), qui signifie feindre d’être absent.
[944] L’Irusu, bon, en kanji c’est 居留守 (simuler une présence). Un exemple connu est l’Azukiarai (Laveur de Haricots Rouges), c’est une sorte d’Irusu.
- L’Azukiarai est un yōkai japonais censé faire un bruit de lavage de haricots azuki près des rivières.
[944] Bon,とりあえず, il y avait aussi la possibilité que ce soit un fantôme, alors j’ai décidé d’être un peu prudent. En arrivant à l’appartement, la pièce était petite, environ 7 tatamis, avec du parquet. J’ai donc d’abord étalé sur le sol un mélange de farine de blé, de sel et de vieux riz, en une fine couche uniforme. Je crois l’avoir écrit il y a longtemps. La différence entre fantômes et yōkai, c’est que les fantômes agissent principalement sur le mental, tandis que les yōkai peuvent aussi agir physiquement. C’est pourquoi, si on répand cette poudre de blé + divers ingrédients (la recette exacte est un secret industriel) sur le sol, si c’est un yōkai, il laissera des empreintes. Les fantômes n’en laissent pas. C’est pourquoi on dit souvent que les fantômes n’ont pas de pieds.
[945] Puis, la nuit venue, l’homme est allé dormir chez un ami. Dans la pièce, j’ai laissé tourner la caméra vidéo. Avec la poudre étalée sur le sol. Plus tard, en vérifiant, la caméra n’avait rien enregistré de spécial, mais sur le sol, il y avait une fine trace, comme si on avait traîné une ficelle. L’Irusu est un terme générique pour ceux qui font du bruit quand il n’y a personne, il en existe diverses sortes, mais les chasser n’est pas si difficile en soi, c’est même quelque chose que tout le monde faisait autrefois. J’ai pris un air grave et j’ai dit : « Pour l’instant, je vais faire une purification ». J’ai sorti des talismans et autres, j’ai fait semblant de faire quelque chose de sérieux, puis j’ai dit à l’homme et au propriétaire : « Je vais passer la nuit ici pour voir ce qui se passe ».
[946] Au milieu de la nuit, j’ai éteint la lumière et ouvert la fenêtre de la pièce. J’ai placé une seule bougie près de l’entrée, puis j’ai lancé des haricots depuis l’entrée vers le fond de la pièce. Comme le « Fuku wa uchi, Oni wa soto » (Le bonheur dedans, les démons dehors !).
- « Fuku wa uchi, Oni wa soto » est le cri lancé lors du Mamemaki (lancer de haricots) pendant le Setsubun (changement de saison) au Japon. Cela signifie « Le bonheur à l’intérieur, les mauvais démons dehors ».
- Le Mamemaki est un rituel traditionnel du Setsubun où l’on lance des haricots de soja grillés pour chasser les mauvais esprits.
[946] Bien sûr, ce n’étaient pas les haricots habituels, mais ces mêmes haricots trempés toute une nuit dans ma propre urine, puis séchés. Ensuite, j’ai chanté un poème : « Va-t’en, va-t’en, il y a plein de maisons bien plus confortables qu’ici, va dans une maison bien meilleure que celle-ci. Et fais-y tes bêtises. Si tu le fais, je reviendrai te donner des haricots ». Puis, j’ai fermé la fenêtre et soufflé la bougie. C’est tout. Bon, pourquoi les envoyer dans une meilleure maison ? Parce que ça rapporte plus d’argent quand on va les chasser là-bas. Et ensuite, on les chasse à nouveau, on leur donne des haricots, c’est un business gagnant-gagnant pour eux comme pour nous.
[949] Je vais me coucher pour aujourd’hui. Posez vos questions sur le nouveau fil si vous voulez.
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 7
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 6
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 5
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 4
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 3
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ? Partie 2
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Je bosse comme chasseur de yôkai, des questions ?